Orgue du grand cabinet Adélaïde - instrument de musique

Le "son" peut tout aussi bien renvoyer au "grand cabinet" qu'à "Mme Adélaïde", cher Voyageur...

Cher vidame, j'avais bien compris cette ambiguïté (voulue?).

S'il s'agit de l'orgue qui est dans le grand cabinet de Mme Adélaïde, il n'y a rien à dire.

En revanche, s'il s'agit de l'orgue de Mme Adélaïde qui se trouve dans son grand cabinet, je prends pour acquis que l'EPV se base sur une documentation qui prouve qu'il a appartenu à cette princesse (l'orgue est de Somer facteur des filles du roi). Cela justifierait alors sa présence dans les appartements de Mesdames et non chez la Dauphine comme nous l'a suggéré notre cher Lebrun.

Il serait intéressant d'avoir cette documentation, à moins que l'EPV ne joue sur les mots pour faire du «spin» comme disent les Anglo-Saxons.

Je pense que l'on tergiverse inutilement.

L'orgue avait la réputation d'avoir appartenu au dauphin, ce qui conduisit à en obtenir l'échange avec la ville de Paris, mais les armes du fronton, sans doute buchées à l'époque révolutionnaire, et remplacées par un banal Ave Maria, restitué sur un MA, présentaient des traces de lévrier pouvant laisser penser, parait-il, à une fille de France donc, Marie-Adélaïde.

Rappelons une fois de plus que tout cela se fit dans le contexte de pénurie de meubles des années 60.
On peut donc excuser un "empressement" à vouloir étoffer un peu le rez-de-chaussée tout juste renaissant à l'état d'appartement.
On a vu que l'emplacement d'alors, chez la Dauphine, dû uniquement à la présence d'une ancienne baie de porte dans l'épaisseur du mur (dixit Van de Kemp) devait laisser la place à la reconstitution d'un panneau de glace, avec console de la pièce et baromètre non livré du futur Louis XVI.
On le plaça donc, tout aussi artificiellement, dans le grand cabinet de Mme Adélaïde, les circualtions arrières ayant perdu tout caractère historique, rien n'empêchait l'orgue d'empièter dessus (Honni soit qui mal y pense, lol, on a fait au mieux!).

On voit bien ici, aujourd'hui qu'il s'agit d'une nouvelle étape, mais toute perfectible. Dans une interview, Mme Saule précise que l'on a voulu, dans le cadre de de remeublement, attiré l'attention sur la vocation musicale de la famille royale. Le maintien de l'orgue ne répond pas à autre chose (en attendant mieux).

Pourquoi chercher de pareilles finesses de langage dans une intention toute prosaïque d'utiliser l'existant au mieux, dans la limite des possibilités actuelles.

Conclusion :
Un emplacement totalement muséographie pour un instrument de musique encombrant à l'origine toujours sujette à conjecture...

La lecture du dossier de presse est néanmoins intéressante car il donne le point de vue de Mme Saule sur les limites de l'exercice mobilier chez Mesdames, en reconnaissant le manque criant de pliant et du choix assumée de mettre en valeur certains ensembles de sièges dans les grands cabinets.

Je la cite :
"Force est de reconnaître que les collections de Versailles ne recèlent pas la soixantaine de pliants de Foliot ou les grands fauteuils adaptés à ces appartements d’étiquette. En revanche, elles conservent des ensembles prestigieux de sièges. Voici l’occasion rêvée de mettre en valeur «mobilier des dieux», «mobilier aux aigles», «mobilier de Gustave III»...

Et plus loin en conclusion plutôt positive et annonciatrice des futurs axes d'acquisition et de conservation :
"Aujourd’hui, la réouverture au public consacre une étape, décisive certes, mais une étape seulement. Car les années à venir pourront voir, comme nous l’espérons, l’identification et le retissage des soieries de deux des grands ensembles de sièges, l’acquisition de grands fauteuils d’alcôve ou de pliants de Foliot (dont l’absence est sans doute la plus marquante), enfin l’achèvement de la restitution des boiseries dans le cadre du schéma directeur de travaux."

Cet achèvement de restitution des boiseries pourrait donc à terme chasser l'orgue de son emplacement actuel.

Concernant les retissages de deux grands ensembles de sièges, il s'agit du pekin peint pour le mobilier de la chambre de la reine à Saint-Cloud et des sièges de Gustave III.

Lire l’intégralité du dossier :
http://www.chateauversailles.fr/resources/pdf/fr/presse/dp_mesdames.pdf

Totalement d'accord M de Noisy, et c'est bien cela que j'essaie d'exprimer depuis longtemps maintenant.
Le rez-de-chaussée progresse par étapes. la réussite de chacune d'elles, on l'a bien vu, entraîne de nouvelles recherches, de nouvelles trouvailles et des progrès certains.
Actuellement encouragés, après les dépôts de nos deux autres grandes collections nationales, et sanctionnés brillamment par le prêt du Met.

Et une magnifique étape, pour y être passé ce matin. Je suis autant enthousiasmé par ce qui a été accompli que par ce qui est annoncé à accomplir et poursuivi par l'EPV comme annoncé dans le dossier de presse (il est même fait référence à la commode sœur du Getty, dernière livraison pour Madame Victoire, que l'EPV n'a manifestement pas l'intention de laisser échapper de ses mains le moment venu - en attendant, la première commode fait un merveilleux office).

Voir le sujet suivant pour la commode : https://www.connaissancesdeversailles.org/t516-ebenistes-et-menuisiers-fournisseurs-de-la-cour-de-france?highlight=Commode+joubert+getty#1714

Je n'ai pas retrouvé sa mention dans le dossier de presse ; cela devait donc être mentionné sur le cartel, précisant bien sa localisation dans une collection parisienne.

Dans le dossier de presse de l'EPV sur l'ouverture des appartements de Mesdames, je lis ceci :

«...l’orgue placé au fond de la niche a peut-être appartenu à Madame Adélaïde ; il figure parmi les trois orgues commandés au facteur d’orgues Nicolas Sommer en 1747 et destinés au Dauphin, à la Dauphine et à Madame Adélaïde. Le chiffre MA révélé par une récente restauration a révélé pousse à y reconnaître celui de la fille de Louis XV».

On peut donc conclure à la «légitimité» de la présence de cet orgue dans cet appartement.

Cher Voyageur, je l'ai lu comme vous et cela revient exactement à ce que l'on a pensé lors de la restauration, pas si récent, où le chiffre MA (Ave Maria) avait bien remplacé un chiffre AM d'origine.
Rien de nouveau, on savait que Madame Adélaïde avait eut un orgue, même avant 1980, mais pas où on a pu le mettre parce derrière il n'y a plus rien.
M Rondot, ou M Mabille, je en sais plus disait que Victoire en avait eu un également, mais ans doute dans un coffre indépendant et placé devant une glace de son Grand cabinet.
Ces instruments hors inventaires, sont donc un casse-tête.
Mais les propos de Mme Saule pour aussi précis et intéressants pour les visiteurs d'aujourd'hui, ne sont pas porteurs de scopps.

Ce " buffet d'orgues fermé" du grand cabinet de Madame Victoire est cité dans l'inventaire rédigée le 8 octobre 1789.
Ainsi qu'un clavecin dans sa chambre...

Un orgue de salon du 18e siècle dans le gout rocaille est passé en vente à Drout ces dernières années.

Voir sur le forum : https://www.connaissancesdeversailles.org/t75-inventaire-de-mme-victoire-en-1789?highlight=inventaire+victoire

Alors pourquoi ne pas mettre un des clavecin dans la chambre de de la princesse !!!

Cordialement,

Bonne question cher Louis,

Je pense que cette présentation plus historique que celle du grand cabinet se heurte désormais à la mise en place du tapis de Savonnerie Riahi.
La conservation doit se montrer réticente à y placer de lourds objet suceptibles d'en abimer la trame et les fibres.
Vous remarquerez que la chase longue a été aussii excentrée pour ne plus empièter dessus.

D'ailleurs, cette présentation des deux clavecins dans la même pièce pourrait évoluer lors du remeublement des appartements dauphin/dauphine.
Pour l'heure, Mme Saule met en avant le gout de mesdames pour la musique afin de justifier cette double présence.

Cordialement

Oui, peut-être ! Mais il y a déjà le lit (2 pieds avant) sur le tapis ! A votre avis quel est le plus lourd, le lit ou le clavecin ?

Cordialement,

Il y a aussi le piano forte de Roentgen dans le grand cabinet de Mme Adélaïde et celui qui provient du Mobilier national : «Et nous attendons désormais la destination choisie pour ... le piano forte déposé par le Mobilier National récemment restauré», dixit M. de Noisy. Cela constituera un très bel ensemble d'instruments anciens complétés par les portraits de Mesdames jouant de la viole ou de la harpe.

Je me souviens avoir assisté, il y a plus de trente ans, à un concert de musique française du XVIIIe siècle organisé par les Jeunesses musicales lors duquel la musicienne invitée avait joué avec une viole de gambe ayant appartenu à l'une des filles de Louis XV. Elle nous avait précisé que les armoiries des princesses de France se voyaient encore au revers de l'instrument lorsqu'on utilisait les rayons x. Il y a sans doute encore de belles découvertes à faire dans ce domaine.

Cher Louis,

Je ne me hasarderai pas au pronostic pondéral des meubles versaillais,
mais rappelons que si l'on ne monte pas sur les lits à Versailles (en principe !!!)
de même l'on ne marche pas sur les tapis...
en revanche, on joue toujours des clavecins lors de concerts organisés au château
donc un claveciniste, pas de tapis...

Quelques photos récente de l'orgue avec son détail de sculpture et sa notice qui à la lecture laisse à penser que le meuble et le mécanisme seraient d'origines différentes ?

Buffet d'orgue dit "du Dauphin" (sic)
Orgue d'appartement du 18e siècle
dit "Orgue de Madame Adélaïde "(re-sic),
Grand cabinet de Mme Adélaïde, appartement de Mesdames

Orgue de cabinet, buffet d'orgue en chêne sculpté peint et doré, sommé du chiffre M.A. surmonté d'une couronne et flanqué de deux lévriers,
Probablement l'un des trois orgues de cabinet commandés au facteur d'orgues Nicolas Sommer (vers 1700-1771) en 1747 pour le Dauphin, la Dauphine et Madame Adélaïde
Dépôt de la Ville de Paris au château de Versailles, 1968