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 Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent

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G.M.
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MessageSujet: Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent   Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Icon_minitimeVen 18 Sep 2015 - 18:50

Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Santer10
Philippe d'Orléans, régent,
et Marie-Madeleine de La Vieuville, comtesse de Parabère
© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Journée d’étude :

Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent :
Philippe II d’Orléans, entre pouvoir et légitimité.


23 septembre 2015
INHA Salle Vasari, Galerie Colbert
2 rue Vivienne, 75002, Paris.


À l’occasion du tricentenaire de l’avènement de la Régence en septembre 2015, cette journée d’étude est consacrée à la figure de Philippe II d’Orléans. Elle interroge l’image du Régent comme objet de tensions entre représentation politique du pouvoir et quête de légitimité dynastique.

La « régence absolue » fait le lien entre le long règne de Louis XIV et celui, encore naissant, de Louis XV. Existe-t-il un portrait politique du Régent qui s’appuie sur l’iconographie du corps sacré du roi, que ce soit celle de son illustre aïeul comme de celle du jeune souverain mineur ? A contrario, quel rôle a pu jouer la question anthropologique dans la représentation de Philippe d’Orléans qui ne détient aucun pouvoir de droit divin ?

Les organisateurs souhaitent s’appuyer sur cette dualité pour développer une réflexion propre à l’histoire de l’art, dans le cadre spécifique de la représentation visuelle. La question des portraits du Régent sera abordée selon l’angle anthropologique, politique, de la diffusion et de la métaphore.

Comité d’organisation
: Étienne Jollet (université Paris I Panthéon-Sorbonne) et Valentine Toutain-Quittelier (université de Poitiers).

Contact : Valentine Toutain-Quittelier : valentinetoutain@yahoo.fr

Programme :

9h30 Accueil des participants
9h40 Ouverture de la journée Étienne Jollet (université Paris I Panthéon-Sorbonne)

9h50 Introduction Valentine Toutain-Quittelier (université de Poitiers)

Session I : Traits et portraits :

10h10 Présidence de séance et intervention liminaire : Véronique Meyer (université de Poitiers)

10h20 Christophe Henry (université Paris I Panthéon-Sorbonne) Du duc d’Orléans au Régent.

10h35 Françoise Joulie (musée du Louvre) Les allégories du Régent.

11h Discussion
11h10 Pause

Session II : L’exercice du pouvoir.

11h20 Présidence de séance et intervention liminaire : Étienne Jollet (université Paris I Panthéon-Sorbonne)

11h30 Valentine Toutain-Quittelier (université de Poitiers) Le Régent et le Dauphin au plafond de la Banque royale : une dualité impossible ?

11h55 Christine Gouzi (université Paris IV Sorbonne) Un portrait littéraire du Régent : Philippe II d’Orléans d’après le Dictionnaire des artistes de l’abbé de Fontenai (1776) ».

12h20 Discussion
12h30 Déjeuner

Session III : Circulation des modèles :

14h30 Présidence de séance et intervention liminaire : Pascal Bertrand (université Bordeaux III)

14h40 Véronique Meyer (université de Poitiers) Portraits gravés du Régent.

15h05 Sébastien Bontemps (université Paris I Panthéon-Sorbonne) Les portraits sculptés du Régent.

15h30 Discussion
15h40 Pause

Session IV : Décor et métaphore.

16h Présidence de séance et intervention liminaire : Étienne Jollet (université Paris I Panthéon-Sorbonne)

16h10 Jean-François Bédard (université de Syracuse, USA) Le Palais-Royal, portrait architectural du Régent.

16h35 Michaël Decrossas (INHA) À la gloire du Régent. Projet de décor allégorique pour le château de Saint-Cloud.

17h Discussion
17h10 Conclusion de la journée : Valentine Toutain-Quittelier (université de Poitiers)

_________________
« Il n’y a pas d’endroit à Versailles qui n’ait été modifié dix fois, et souvent il arrive que c’est tant pis. »
Élisabeth-Charlotte, princesse Palatine, duchesse d'Orléans (1652-1722)
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MessageSujet: portraits Régent Philippe d’Orléans   Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Icon_minitimeVen 9 Oct 2015 - 9:08

Du « Portrait du roi » aux portraits du régent :
Philippe II d’Orléans, entre pouvoir et légitimité
(programme ci-dessus).

Compte-rendu de la journée d’étude du mercredi 23 septembre 2015 édité par le Groupe de Recherche en Histoire de l'Art Moderne


Lien : http://grham.hypotheses.org/818

Traits et Portraits

Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Rygent10
Attribué par Christophe Henry à la famille Parrocel, Philippe, duc d’Orléans, régent de France, vers 1717, huile sur toile, 46 x 38 cm, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

Christophe Henry (université de Paris I Panthéon-Sorbonne) a profité de sa communication[1] pour présenter diverses réflexions sur l’image du Régent ainsi que de nouvelles attributions. Il propose tout d’abord de rapprocher un petit portrait conservé à Versailles avec ceux de la famille Parrocel. S’intéressant dans un second temps à un portrait du Régent accompagné de Minerve[2], il présente l’œuvre comme inscrite dans un système de pendant avec le célèbre tableau figurant Philippe d’Orléans et sa maîtresse, Marie madeleine de la Vieuville, sous les traits d’Adam et Eve[3]. L’agencement des deux compositions ainsi que la carnation et la chevelure des deux figures féminines permettraient un rapprochement entre ces deux tableaux de Jean-Baptiste Santerre[4]. Il souligne aussi que la physionomie de la comtesse de Parabère est extrêmement proche de celle de la Suzanne au bain[5] du même Santerre.

Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Rygent12
Attribué par Christophe Henry à Philippe d’Orléans, Philippe, duc d’Orléans et régent de France, dans son cabinet de travail, vers 1717, huile sur toile, 103 x 138 cm, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

S’intéressant au fait que le Régent soit souvent figuré avec une cuirasse, Christophe Henry rapproche cet attribut des portraits du roi Henri IV et émet l’hypothèse que la cuirasse permet de créer, non seulement un lien plastique entre les œuvres, mais aussi qu’elle témoigne d’une même volonté de légitimité dynastique. Amateur de sciences, le Régent est proche de nombreux artistes dont Bernard Picart, Antoine Coypel et le comte de Caylus. Il s’est également adonné à la pratique du dessin. Certaines de ses compositions ont d’ailleurs été gravées par Benoît Audran afin d’orner une édition des Amours pastorales de Daphnis et Chloé de Longus. Christophe Henry propose enfin d’attribuer le tableau représentant Philippe d’Orléans dans son cabinet de travail au Régent lui-même.

Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Rygent13
Antoine Dieu (?), Allégorie du duc d’Orléans, régent du Royaume, 1718, huile sur toile, 106 x 77 cm, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

Françoise Joulie (musée du Louvre) a présenté « Les allégories du Régent » afin d’en peser le sens au regard des événements qui se déroulent entre 1715 et 1723, voire même après sa mort. A la différence de son père, Monsieur, qui commande un certain nombre d’allégories pour son château de Saint-Cloud, et à l’exception de quelques portraits privés, le Régent ne semble pas avoir investi dans ce type de représentations. De ce fait, les différentes allégories présentées ne répondent pas à un discours officiel et uniforme ; toutefois, elles mettent en scène le Régent au milieu d’un panthéon de vertus, souvent mythologiques, qui rendent hommage à la force et au développement économique et artistique du Royaume qu’il dirige. Sur le plan politique, Philippe d’Orléans est perçu comme le protecteur de la monarchie incarnée par le jeune Louis XV.

L’exercice du pouvoir

Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Rygent14
Nicolas de Largillière, Le Régent vainqueur de la conspiration sous la figure d’Apollon Pythien, huile sur toile, 41 x 30 cm, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

Pour les besoins de sa communication[6], Valentine Toutain-Quittelier (université de Poitiers) ressuscite un grand décor disparu de la Régence : le plafond de la Galerie dite « des Mississipiens » de la Banque Royale réalisé par Giovanni Antonio Pellegrini. Grâce à l’appui du Régent, de Law et probablement de Pierre Crozat, ce dernier en obtient la commande en novembre 1719. Le programme iconographique met non seulement en scène les vertus d’un Bon Gouvernement tourné vers le commerce avec les colonies, mais organise aussi la légitimation du pouvoir en place, tout particulièrement dans la section du décor ayant pour thème ; Le Régent en Hercule tenant un gouvernail : La France est au-dessus de lui et le Mississipi lui rend hommage. Les portraits du Régent réalisés par Rosalba Carriera semblent avoir la même fonction et cette ambition dynastique s’affirme encore d’avantage dans le tableau de Largillière qui laisse deviner que le duc d’Orléans – représenté en Apollon et non plus en Hercule – ne comptait pas se dessaisir de son autorité à la majorité du roi.

Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Rygent15
Jean-Baptiste André Gautier-Dagoty d’après Jean Baptiste Santerre, Philippe d’Orléans, régent du Royaume, 1770, manière noire, 30 x 23 cm, marché de l’art.

Le Dictionnaire des artistes (1776) de l’abbé de Fontenai permet à Christine Gouzi (université Paris IV Sorbonne) d’étudier un sujet[7] rarement abordé : le portrait littéraire du Régent dans les années 1770 – 1780, auquel on préfère habituellement l’étude de celui établi soit par ses contemporains, soit par les écrivains du XIXe siècle, rarement élogieux. Or les nombreuses citations concernant le Régent, qui émaillent le Dictionnaire de l’abbé de Fontenai, sont très laudatives. Elles font de Philippe d’Orléans un homme cultivé, curieux de tous les arts, en particulier dans leurs aspects scientifiques ; le Régent apparaît comme la personnification de l’homme des Lumières. Cette image positive du Régent traduit sans doute les espoirs que l’abbé et la Compagnie de Jésus mettaient à se voir réintroduire en France grâce à la maison d’Orléans. Le janséniste Athanase-Alexandre Clément de Boissy ne se laisse pas tromper par ces manœuvres et s’emploiera à ternir l’image de l’abbé en utilisant le nom de ce dernier pour faire paraître des ouvrages – dont De la grâce de Dieu et de la prédestination (1787) – ouvertement antijansénistes et abîmant, par la même occasion, la figure du Régent. L’instrumentalisation de la figure du Régent montre que les luttes religieuses entre jansénistes et jésuites sont toujours vivaces à la fin du XVIIIe siècle.

Circulation des modèles

Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Rygent16
D’après Jean-Baptiste Santerre, Philippe, duc d’Orléans, régent de France, vers 1717-1718, huile sur toile, 117 x 110 cm, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

Véronique Meyer (université de Poitiers) s’est interrogée sur les « Portraits gravés du Régent » pour essayer de démontrer l’importance quantitative des représentations de Philippe d’Orléans dans le domaine de la gravure. Bien qu’il n’existe actuellement aucun inventaire précis de ces portraits, Véronique Meyer en répertorie une centaine dont certains ont été réalisés par des artistes anglais ou allemands qui ont copié hâtivement les modèles français. Elle recense une quinzaine de gravures réalisées entre 1687 et 1701, la plupart possédant une iconographie diversifiée puisque ces portraits étaient gravés pour s’intégrer dans des suites. Les informations inscrites sur ces œuvres concernent surtout le rang mais également la bravoure du Régent. A partir de 1691, les gravures mentionnent surtout les exploits guerriers, tandis que les œuvres réalisées à partir de 1701 insistent sur l’obtention de l’ordre de la Toison d’or.

Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Rygent17
Jean Ranc d’après Nicolas Edelinck, Philippe, duc d’Orléans, régent de France, vers 1720, gravure sur cuivre, marché de l’art.

Selon les estimations de Véronique Meyer, le roi Louis XIV et le Dauphin sont les seules personnes à servir plus régulièrement de modèle que Philippe d’Orléans. Parallèlement aux portraits en modes, les représentations du Régent en buste sont également fort nombreuses. La première œuvre signée par un peintre date de 1709 ; il s’agit d’une gravure de Claude Duflos d’après Robert Le Vrac Tournières[8]. Véronique Meyer souligne que ce modèle a servi d’inspiration à de nombreux graveurs allemands. A partir de 1716, le portrait donné par Jean-Baptiste Santerre s’impose dans le domaine de la gravure. De nombreux artistes dont Marie-Anne Horthemels[9], François Chéreau et Claude Duflos[10] s’inspirent de cette œuvre et contribuent à la propagation de cette image de Philippe d’Orléans. Le modèle donné par Santerre est prédominant durant toute la Régence même si le portrait réalisé par Jean Ranc[11] est aussi fréquemment utilisé. Véronique Meyer conclue en insistant sur la faible postérité de l’image de Philippe d’Orléans après 1723. En 1770, le graveur Jean-Baptiste André Gautier-Dagoty[12] s’inspire encore du modèle donné par Santerre afin de figurer le Régent dans sa Galerie des hommes et des femmes célèbres qui ont paru en France.

Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Rygent10
Jean-Louis Lemoyne, Buste de Philippe, duc d’Orléans, régent de France, 1715, marbre, 87 x 75 x 40 cm, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

Sébastien Bontemps (université Paris I Panthéon-Sorbonne) a mis en évidence[13] l’extrême rareté des portraits sculptés du Régent[14] alors que ceux de Louis XIV sont nombreux. En effet, son analyse repose principalement sur le buste en marbre du Régent sculpté par Jean-Louis Lemoyne en 1715 (Versailles)[15]. Celui-ci a été transcrit la même année par Jean Duvivier dans une médaille (Louvre)[16] ou encore copié en bronze autour de 1720 (National Gallery of Scotland), attestant ainsi de l’autorité du modèle initial et peut-être aussi d’une volonté de diffuser une image-type, aisément identifiable, en vue de légitimer le pouvoir contesté du neveu de Louis XIV. Paradoxalement, ce portrait ne semble pas avoir été largement diffusé et ne comprend pas d’autres attributs d’autorité que l’armure. Au contraire, la statue commandée à Théophile Bra au XIXe siècle pour les galeries de pierre de Versailles présente le Régent avec plusieurs symboles de pouvoir, et l’intègre à un centre mémoriel qui marque désormais sans détour sa légitimité au sein de l’Histoire de France. En dépit de ces quelques témoignages, la quasi-absence de portraits sculptés d’un homme qui fut non seulement maître de la France, mais aussi amateur d’art moderne[17], ne manque pas d’intriguer.

Décor et métaphore
Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Palais10
D’après OPPENORD, Gilles-Marie, Le Roi, Décoration De La Galerie Du Palais-Royal, Vue Du Côté De La Cheminée, in BLONDEL, Jacques-François, Cours d’Architecture (1754), vol. V, pl. LV.

La présentation de Jean-François Bédard (université de Syracuse, USA) traite d’un portrait architectural du régent, via ses appartements du Palais-Royal ornés entre 1714 et 1721 par Gilles-Marie Oppenord. Elle apporte de nouveaux arguments qui font de l’ornemaniste un artiste de tradition classique et non pas rocaille, contrairement à une certaine idée reçue. La chambre du régent est, en effet, réaménagée sur le modèle de celle du Roi à Versailles et la galerie longeant la rue Richelieu reprend, quant à elle,  la structure de la Galerie des Glaces. De nombreuses sources iconographiques  combinées à une reconstruction tridimensionnelle par informatique viennent étayer les hypothèses exposées. Les rénovations deviennent alors le manifeste architectural d’un projet politique : celui d’établir au cœur de la capitale, un témoignage éclatant du pouvoir royal.

Du « Portrait du Roi » aux portraits du Régent Rygenc10
Louis Surugue d’après Charles Antoine Coypel, L’Apothéose d’Hercule et les chemins qui conduisent les héros à l’immortalité, 1723, gravure, 60,3 x 53,6 cm, Paris, Bibliothèque Nationale de France, Cabinet des Estampes.

Michaël Decrossas s’est attaqué à la question d’un projet de décor allégorique pour le château de Saint-Cloud, représentant L’Apothéose d’Hercule, par Charles Antoine Coypel. Ce décor est partiellement connu par une gravure de Louis Surugue, une esquisse[18], ainsi qu’une description[19]. Sa réalisation aurait été interrompue par la mort du régent en 1723. L’objectif principal de l’étude est de tenter de comprendre la destination d’une telle œuvre et d’évaluer les lieux probables de son installation. Le décor était-il destiné au Salon, alors orné d’une allégorie représentant la France et l’Angleterre que rendaient obsolète les alliances nouvellement conclues entre la France et l’Espagne avec, entre autres, les fiançailles de Louis XV et Marie-Anne-Victoire d’Espagne ? Ou bien était-il destiné à un pavillon qui devait s’élever dans le jardin du château, dont les fondations furent posées, des gravures diffusées, mais le bâtiment jamais terminé ? Autant de pistes que Michaël Decrossas déclare comme étant un work in progress qui fera peut-être l’objet d’une étude plus approfondie à l’avenir.

Organisé à l’occasion du tricentenaire de l’avènement de la Régence, ce séminaire a permis de mieux évaluer les enjeux du portrait politique du Régent qui, par définition, ne détient aucun pouvoir de droit divin et d’envisager comment ses diverses représentations visuelles peuvent vouloir faire face à cette problématique.

Compte-rendu réalisé par Florence Fesneau, Maxime Métraux, Maël Tauziède-Espariat et Hadrien Volle.

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[1] « Du duc d’Orléans au Régent ».

[2] Jean-Baptiste Santerre, Philippe, duc d’Orléans, régent de France et la déesse Minerve, 1717-1718, huile sur toile, 248 x 160 cm, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

[3] Jean-Baptiste Santerre, Philippe d’Orléans et sa maîtresse Marie Madeleine de la Vieuville, comtesse de Parabère, en Adam et Eve, vers 1717-1718, huile sur toile, 228 x 170 cm, Colorado, collection privée.

[4] Voir LESNE, Claude et WARO-DESJARDINS, Françoise, Jean-Baptiste Santerre (1651-1717), Colombelles, éditions du Valhermeil, 2011.

[5] Jean-Baptiste Santerre, Suzanne au bain, 1717, huile sur toile, 205 x 145 cm, Paris, musée du Louvre.

[6] « Le Régent et le Dauphin au plafond de la Banque royale : une dualité impossible ? ».

[7] « Un portrait littéraire du Régent : Philippe II d’Orléans d’après le Dictionnaire des artistes de l’abbé de Fontenai (1776) ».

[8] Voir le cat. d’exp. Robert Le Vrac Tournières : les facettes d’un portraitiste, Caen, musée des Beaux-Arts, 14 juin 2014 – 21 septembre 2014. Commissariat : RAMADE Patrick et TASSEL Eddie, Gand, Snoeck, 2014.

[9] Marie-Anne Horthemels d’après Jean-Baptiste Santerre, Philippe, duc d’Orléans, régent de France, vers 1716, gravure sur cuivre, Cambridge, The Fitzwilliam Museum. Marie-Anne Horthemels est la femme du graveur Nicolas-Henri Tardieu.

[10] Claude Duflos d’après Jean-Baptiste Santerre, Philippe, duc d’Orléans, régent de France, 1716, gravure sur cuivre, 29 x 22 cm, Londres, British Museum.

[11] Voir BOTTINEAU, Yves, L’art de cour dans l’Espagne de Philippe V (1700-1746), Nanterre, Conseil général des Hauts-de-Seine, 1993.

[12] Voir illustration dans l’article précédent.

[13] Titre de la communication : « Portraits gravés du Régent ».

[14] C’est également le cas de son père, Monsieur, dont ne connaît qu’un buste posthume sculpté par Jacques Prou (collection privée).

[15] Le contexte de réalisation de ce buste est inconnu. Il n’est pas possible de déterminer s’il a été commandé par Philippe d’Orléans ou bien s’il s’agit d’une création spontanée de Lemoyne, peut-être désireux de remplacer Coysevox, sculpteur de Louis XIV, auprès du nouveau dirigeant du royaume de France. Cette hypothèse est d’autant plus vraisemblable que le seul buste du Régent attribué à Coysevox représenterait en fait le duc de Chaulnes (musée d’Amiens).

[16] Voir NOCQ, Henry, Les Duvivier. Jean Duvivier, 1687-1761, Benjamin Duvivier, 1730-1819 ; essai d’un catalogue de leurs œuvres, Paris : Société de propagation des livres d’art, 1911, p. 33.

[17] Voir BREJON DE LAVERGNÉE, Arnauld, « Le Régent, amateur d’art moderne », dans Revue de l’Art, 62, 1983, p. 45-48.

[18] Exposée au Salon de 1725, cette esquisse fragmentaire (huile sur toile, 65 x 121 cm) est actuellement dans une collection particulière à Paris.

[19] Le Mercure de France publie le commentaire suivant : « Le sujet destiné pour le plafond, étoit le séjour de l’immortalité, & le bas, les différens chemins qui y conduisent… Le peintre a exprimé dans le haut au-dessus de la porte, l’Apothéose d’Hercule, comme le premier Héros qui a mérité l’immortalité, & dans le bas, la Guerre & la Religion. La Guerre caractérisée par Mars, qui oronne à Vulcain de forger des Armes, et la Religion par Numa Pomilius, qui fait porter le feu sacré au Temple de Vesta… », dans LEFRANCOIS, Thierry, Charles Coypel 1694 – 1752, Paris, Arthena, 1994, p. 190.

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