Sceaux Exposition "Les Colbert ministres et collectionneurs"

Suite à Who is who chez les Colbert, dans le cadre des 400 ans de Colbert, du 13 décembre 2019 au 19 avril 2020, exposition temporaire consacrée aux Colbert, ministres et collectionneurs.

Tableaux et dessins, sculptures et pièces d’orfèvrerie, manuscrits exceptionnels et livres précieux, tapisseries et objets d’art permettent de brosser un portrait inattendu de Colbert et de son fils, le marquis de Seignelay. Créateurs du domaine de Sceaux, ils ont été aussi parmi les plus grands collectionneurs.

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Le sujet connexe : Exposition "Who is who chez les Colbert" à Sceaux


Objets d'art d'une famille influente

Les Colbert, qui constituèrent d’importantes collections, furent parmi les amateurs d’art les plus éclairés du règne de Louis XIV. Ils firent de leur Domaine de Sceaux l’un des joyaux de l’architecture et du grand décor français en faisant appel à Charles Le Brun et Jules Hardouin-Mansart. Les jardins furent confiés à André Le Nôtre et Jean-Baptiste de La Quintinie.

À l’occasion du quatrième centenaire de la naissance de Jean-Baptiste Colbert, le musée du Domaine départemental de Sceaux donne à voir nombre de ces œuvres réunies par le grand ministre et sa famille.

L’exposition Les Colbert, ministres et collectionneurs évoque cet âge d’or du Domaine de Sceaux, ainsi que l’ascension fulgurante d’une famille d’influence.

Dans le château rénové et modernisé, des œuvres exceptionnelles provenant des plus grandes collections publiques ou privées offrent une plongée dans le « grand goût français » du XVIIe siècle.

Avec la participation exceptionnelle du musée du Louvre, de la Bibliothèque nationale de France et du Château de Versailles

Parmi les œuvres exposées provenant du château de Versailles,
nous retrouverons le portrait du "grand" Colbert par Lefèvre :


Morceau de réception à l'Académie, 30 octobre 1666 ; collection de l'Académie royale de peinture et de sculpture ; saisie révolutionnaire, 1793 ; envoyé à Versailles au musée spécial de l'école française, 1798 ; mentionné au Louvre, 1818 ; mentionné en magasin dans l'inventaire de 1824 ; transféré à Versailles, 1833 ; parmi les "74 tableaux Rentrée de Versailles", janvier 1835 ; au Louvre ? ; retour à Versailles à une date indéterminée.

Colbert obtint pour son fils, le marquis de Seignelay, la survivance de ses charges (février 1669) et entreprit de le préparer lui-même à les exercer.
Il lui fit faire un voyage à Rochefort en juillet 1670 pour apprendre le métier de marin avec Colbert du Terron, l'envoya en Provence en 1671 pour s'informer sur les galères et les questions commerciales avec le Levant, en Italie, en Hollande et en Angleterre, où il retourna en janvier 1672.
Le 23 mars 1672, il fut admis auprès du roi pour assister son père dans les affaires de la marine, suivre les affaires courantes et signer les dépêches.
Nommé Grand Trésorier de l'Ordre du Saint-Esprit en 1675, il fut chargé, l'année suivante, d'organiser à Marseille les approvisionnements de la flotte et de l'armée envoyées en Sicile.
Il accompagna le roi en Lorraine et devant Ypres en 1678 et va signer à Munich, le 30 décembre 1679, le contrat de mariage du Grand Dauphin avec Marie Anne Christine de Bavière. Le 6 septembre 1683, à la mort de son père, Seignelay lui succèda comme secrétaire d’Etat de la Marine de Louis XIV. Il occupa cette fonction jusqu'à sa mort en 1690.

Archives. Sceaux.

Tableau n'ayant jamais quitté la famille Colbert / Chamillard ; collection marquise Chamillard de La Suze ; acheté 3000 francs, 1899 ; entré à Versailles, 8 février 1899.

Provenant également des collections du château de Versailles :


Il porte ici le grand costume de l’ordre du Saint-Esprit, dont il fut grand trésorier de 1697 à 1701 et chancelier de 1701 à 1716.
Il montre le portrait de son père défunt, Charles Colbert de Croissy (mort en 1696), secrétaire d’État des Affaires étrangères, dont il exerça la charge en survivance en 1689, puis le remplaça de 1696 à 1715.

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Véritable numérisation 3D offrant en ouverture une modélisation complète du lieu type "maison de poupée", le voyage de salles en salles se poursuit ensuite par des images à 360° de très haute qualité. Plongé au coeur de l'exposition, vous pourrez également zoomer sur les oeuvres exposées. Les technologies employées s'axent sur une caméra (pilotée par une tablette numérique) qui comporte un GPS, un télémètre laser et plusieurs capteurs photographiques pour un total de 130 millions de pixels. Environ 300 numérisations ont été nécessaires pour le musée de Sceaux.

Entre autres options, l'exposition vous propose également une icône de partage vers les réseaux sociaux ainsi qu'une icône de réalité virtuelle indiquant le lien à entrer dans votre smartphone avec un casque VR pour vivre une expérience d'immersion totale.

Un peu d'histoire

2019 était l’année de la célébration des 400 ans de Colbert (1619-1683), ombre agissante du Roi-Soleil dont l’action politico-économique a durablement marqué la France. Issu de la petite noblesse de province mais d’un milieu déjà aisé, Colbert parvint aux plus hautes fonctions et vit sa fortune augmenter considérablement avec la révolution industrielle. Il devint rapidement une sorte d’image d’Epinal de machine à penser le service du Roi, puissant mais austère, voire glaçant. La Marquise de Sévigné l’aurait ainsi surnommé « le Nord ».

L’exposition choisit de dépasser cette image célèbre de l’homme d’Etat sévère pour présenter l’homme privé, à travers son Domaine et ses collections.

Le Colbert intime est celui qui acheta la seigneurie de Sceaux en 1670 pour se créer un domaine de campagne ; et celui qui réunit livres, manuscrits rares, monnaies antiques et médailles modernes, sculptures et meubles précieux.

En moins de cinq années, Colbert fit de Sceaux l’un des joyaux de l’architecture et du grand décor français. Trois coupoles de Charles Le Brun faisaient notamment la réputation du site (une seule subsiste aujourd’hui dans le pavillon de l’Aurore), mais également le parc dessiné par André Le Nôtre et agrémenté des verger et potager de Jean-Baptiste de La Quintinie.

A sa mort en 1683, Sceaux passa à son fils aîné, le marquis de Seignelay. Celui-ci entreprit d’agrandir le domaine, confiant à Le Nôtre un deuxième projet d’aménagement incluant le creusement du Grand Canal et à Jules Hardouin-Mansart la construction d’une somptueuse orangerie. Seignelay profita de ce nouveau bâtiment pour y installer une partie de sa propre collection d’œuvres d’art, notamment des peintures exceptionnelles de Carrache, Rubens, Poussin ou Mignard. Colbert fils fut l’un des plus grands amateurs de son temps, dans la lignée de son père et de l’ensemble de sa famille. Effectivement, le « clan Colbert » fonctionne en réseau, tant sur les questions politiques qu’artistiques. Citons par exemple Charles Colbert de Croissy, frère du ministre, et son fils, Jean-Baptiste Colbert de Torcy, tous deux grands diplomates ayant négocié plusieurs traités de paix au nom de la France ; Édouard Colbert, marquis de Villacerf, surintendant des Bâtiments du roi (c’est-à-dire l’équivalent d’un actuel ministre de la culture) ; Jacques Nicolas Colbert, fils du Grand Colbert, archevêque de Rouen, ou encore Jean-Baptiste Michel Colbert de Saint-Pouange, archevêque de Toulouse…

Tous, et quelques autres, sont représentés dans l’exposition par quelques œuvres leur ayant appartenu.

Visite virtuelle réalisée par Frédéric Dupin à l’aide de la technologie Matterport