Le Cours de l'histoire Louis XIV Roi du Monde Philipp Mansel

France Culture
Le Cours de l'histoire, par Xavier Mauduit

Louis XIV indice 50 : le Roi-Soleil rayonne sur le monde

En compagnie de l'historien Philip Mansel nous parlons ce matin du règne de Louis XIV dans une perspective internationale. Conquêtes, rayonnement des arts et du français... Le soleil royal brille au-delà des frontières de son royaume.

Lien pour écouter l'émission (durée 50 mn)


Le 1er octobre 1654, le roi Louis XV écrit à « Monsieur mon frère et cousin », Ferdinand VI, roi d’Espagne. Il lui parle du bonheur des peuples, de la grandeur de leurs deux monarchies. Il lui dit que les cours de Londres et de Vienne cherchent à briser la belle entente entre la France et l’Espagne. Il explique que l’Autriche ne pardonnera jamais à la France d’avoir établi Philippe V sur le trône d’Espagne.

Philippe V, c’est-à-dire un français, le petit-fils de Louis XIV. Tout cela est histoire de famille, car Louis XV est, quant à lui, l’arrière-petit-fils de Louis XIV, et dans sa lettre il précise : « Les Anglais ont été de tout temps les ennemis constants et implacables de notre sang et de notre maison ; nous n’en avons jamais eu de plus dangereux ».

Tous les Anglais sont-ils tous dangereux quand ils s’intéressent à la France et à Louis XIV ?
Sans doute pas, au contraire même. Surtout s’ils sont historiens, surtout s’il s’appelle Philip Mansel qui nous apporte ses lumières sur le règne du Roi-Soleil.

Nous recevons ce matin Philip Mansel, historien britannique de la France, membre de la Royal Historical Society, de la Royal Society of Literature, de l'Institut of Historical Research.
En France, il préside le Conseil scientifique du Centre de recherche du Château de Versailles et est Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres.
Il est l'auteur d'un Louis XVIII (Perrin, 2013) qui fait autorité, ainsi que de The Court of France: 1789-1830, de Paris Between Empires, 1814-1852 et de Dressed to Rule.
Son ouvrage, Paris capital de l'Europe - 1814-1852, paraîtra chez Perrin le 12/11/2020.

Philip Mansel :

   Versailles était un « global hub » le centre des nouvelles, le centre des courriers, il y avait toujours des officiers, des gouverneurs de province qui venaient, en partaient. C’était comme la Maison Blanche aujourd’hui, et peut-être encore plus parce qu’il n’y avait que Versailles (…) Les ambassadeurs de Louis XIV sont partout dans le monde.

   Louis XIV ne pensait qu’à l’immortalité, qu’à être un nouvel Alexandre le Grand dont il connaissait très bien l’histoire depuis sa jeunesse. Il se représente en empereur romain […] Il construit Versailles parce qu’il veut l’immortalité par la pierre, par le palais.

Est-on certain que le sujet Louis XIV n’a pas déjà été largement étudié en tous sens par plusieurs historiens et non des moindres ?
A la lecture du « pitch » parsemé de lieux communs et de truismes, je suis pas certain que ce dernier ouvrage apporte quelque chose de nouveau à la connaissance du roi.

Messieurs les historiens, attaquez-vous à des sujets moins rebattus.

Il est quand même cocasse qu’un historien ressortissant de la perfide Albion titre une biographie « Louis XIV roi du monde ».
Pas sûr qu’il ait encore ses entrées à Buckingham palace après ça...